Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/57

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excessives ; et s’il conservoit long-temps le même degré d’action, il useroit prématurément la vie, comme le font tous les stimulans dont l’habitude n’affoiblit pas promptement les effets. Mais, par cela même qu’il useroit à la longue la vie, il l’exalte passagèrement ; et cette propriété, qui peut être utilement employée quelquefois, pour le traitement des maladies, produit, dans l’état de l’intelligence et des affections, tous les changemens analogues à ceux que les organes ont éprouvés.

Des changemens contraires résultent de la surabondance du gaz azote dans l’air atmosphérique. La gêne de la respiration, une langueur défaillante qui saisit la région précordiale, la lourdeur et l’étonnement de la tête, l’embarras des idées, l’impuissance et le dégoût de tout mouvement, s’emparent bientôt des personnes qui respirent un air surchargé de ce gaz malfaisant.

Par l’introduction du gaz acide carbonique, l’air contracte des altérations d’un autre genre, mais qui peuvent le rendre également nuisible et même mortel. Il paroît que ce fluide aériforme agit sur le poumon, comme