Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/576

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animés et dirigés que par eux ; 4°. que les mouvemens involontaires et inapperçus dépendent d’impressions reçues dans les organes, lesquelles sont dues à leur sensibilité.

Observez pourtant que, quoique nous soyons fondés à distinguer la faculté de sentir de celle de se mouvoir, nous ne pouvons concevoir l’action de sentir, pas plus qu’aucune autre action, sans un mouvement quelconque opéré : et qu’ainsi la sensibilité se rattache peut-être aux causes et aux lois du mouvement, source générale de tous les phénomènes de l’univers.

Quoi qu’il en soit, il est certain que nous recevons des impressions qui nous viennent de l’extérieur, et d’autres qui viennent de l’intérieur. Nous avons ordinairement la conscience des unes : le plus souvent, nous ignorons les autres, et par conséquent la cause des mouvemens qu’elles déterminent.

Les philosophes analystes paraissent avoir souvent négligé ces dernières, et donné exclusivement aux autres le nom de sensations.

§. iv.

Dans ce sens restreint du mot sensation, il est hors de doute que toutes nos idées et nos déterminations ne viennent pas des sensations : car, beaucoup sont dues à des impressions internes, résultantes du jeu des différens organes.

Il resteroit, 1°. à déterminer quelles sont les idées et les déterminations qui dépendent particulièrement de ces impressions internes ; 2°. à les classer de ma-