Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/584

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et qu’elles s’unissent au bien-être de l’estomac, et ensuite à celui du cerveau, qui les troublent.

Quand les impressions de l’odorat sont fortes, elles émoussent promptement la sensibilité de l’organe ; quand elles sont constantes, elles cessent bientôt d’être apperçues. C’est pourquoi elles laissent peu de traces dans le cerveau, et sont très-difficiles à rappeler, au moins volontairement.

Mais elles retentissent vivement dans tout le système nerveux, dans le canal alimentaire, et sur-tout dans les organes de la génération. Aussi, très-souvent elles se retracent d’une manière tout-à-fait involontaire, et poursuivent l’individu avec opiniâtreté. La véritable époque de l’odorat, est celle de la jeunesse et de l’amour : son influence est presque nulle dans l’enfance, et foible dans la vieillesse.

La vue et l’ouïe sont les deux sens qui nous donnent les impressions dont le souvenir est le plus durable et le plus précis.

La raison en est, pour l’ouïe, l’usage du langage articulé ; et peut-être aussi celui du caractère rithmique de ses impressions : car, notre nature se plait singulièrement aux retours périodiques ; et tout s’opère en nous, à des époques et après des intervalles déterminés.

Pour l’œil, c’est non-seulement parce qu’il est continuellement exercé, et que ses impressions s’unissent à tous nos besoins, à toutes nos facultés ; mais encore parce qu’il peut continuellement les renouveler, les prolonger, les séparer les unes des autres.

Observez sur les sens en général, qu’il est bien