Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 2.djvu/84

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lement employées sous différentes formes, par plusieurs nations : je veux parler des substances narcotiques, ou stupéfiantes.

L’économie animale tombe souvent dans la langueur, ou par l’excès, ou par le défaut, ou par le caractère désordonné des sensations. De-là vient que le goût des stimulans est général. La plupart des animaux les recherchent avidement, aussi bien que l’homme. Quoique ce ne soient pas précisément les mêmes stimulans qui conviennent aux différentes espèces, peut-être n’est-il aucun de ceux que nous avons fait entrer dans l’usage commun, auquel on ne puisse accoutumer assez vite, presque tous les animaux qui vivent auprès de nous, dans l’état de domesticité. Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’employés avec modération, ceux qu’ils adoptent par choix et librement, ne leur sont pas moins utiles qu’agréables. Les sensations, au moins momentanées, de force et d’alacrité qui résultent de cet emploi, leur donnent, comme à nous, une plus agréable conscience de la vie ; et chez eux, comme chez l’homme, cette conscience devient souvent nécessaire pour entretenir, ou renouveler les fonctions.