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TROIS ÉPITRES
D'AULUS SABINUS
EN RÉPONSE AUX ÉPITRES D'OVIDE.

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I

réponse d’Ulysse a Pénélope.

C’est par hasard, Pénélope, que ton affectueuse lettre est enfin parvenue au malheureux Ulysse. En reconnaissant ta main chérie et ton cachet fidèle, il s’est senti soulagé de ses longs tourments.

Tu m’accuses de paresse. Ah ! combien j’aimerais mieux que cette imputation fût fondée, que d’avoir à te raconter tout ce que j’ai souffert, et tout ce que je dois souffrir encore ! Ce n’est pas le reproche que me fit la Grèce, quand une feinte démence enchaînait mes vaisseaux dans le port d’Ithaque : je n’avais ni le désir ni la force de renoncer à tes caresses ; toi seule étais la cause de mon apparente folie. Pour toute réponse à ta lettre, je me hâtais de mettre à la voile ; mais les vents se sont opposés à mon départ.

Je ne suis point retenu à Troie, qui est devenue un objet de haine pour les femmes de la Grèce : Troie n’est