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relation


que nous étions dans une île : le sol paraissait creusé comme dans les endroits où paissent les troupeaux, ce qui lui fit croire que nous nous trouvions dans un pays habité par des chrétiens, et il me l’envoya dire. Je lui recommandai d’observer avec plus d’attention, et de remarquer s’il n’y avait pas de chemin tracé, sans néanmoins trop s’éloigner dans la crainte de dangers. Il trouva un sentier qu’il suivit pendant une demi-lieue, et il arriva à des cabanes d’indiens dont les maîtres étaient aux champs. Il y prit un grand pot, un petit chien et un peu de poisson, et il retourna sur ses pas. Voyant qu’il tardait à venir, j’envoyai deux chrétiens pour le chercher, et voir ce qui lui était arrivé : ils le rencontrèrent à peu de distance. Ils remarquèrent trois Indiens qui le suivaient en l’appelant, lui-même leur faisait des signes pour les engager à s’approcher. Quand il fut arrivé où nous étions, les Indiens s’assirent à quelques distances de nous, sur le bord du ri-