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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


se teindre le visage et les cheveux, des pierres pour les pointes des flèches, des roseaux très-durs pour les fabriquer, de la colle et des houpes qu’ils font avec des poils de cerfs qu’ils teignent en écarlate. Ce métier me convenait, j’allais et venais en liberté, je n’avais aucune occupation obligée, je n’étais pas esclave, et partout où je me présentais on me recevait bien : on me donnait à manger, et tout cela pour mes services. Je trouvais surtout un avantage dans ces courses, j’observais par où je pouvais pénétrer, et je me faisais connaître des naturels. Quand ils me voyaient apporter ce dont ils avaient besoin, ils se réjouissaient extraordinairement, et ceux qui ne me connaissaient pas désiraient me voir à cause de ma renommée. Il serait long de raconter tous les maux que j’ai soufferts pendant cette époque de ma vie ; les dangers, la faim, les orages, le froid qui souvent venaient m’assaillir lorsque j’étais seul au milieu d’un désert, et cependant grâce à l’extrême miséricorde du