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Page:Cabeza de Vaca - Relation et Naufrages, trad. Ternaux-Compans, Arthus Bertrand, 1837.pdf/179

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relation


du soleil il les bénit et les recommanda à Dieu notre Seigneur. Nous le suppliâmes tous, le mieux que nous pûmes, d’envoyer la santé à ces gens, puisqu’il savait que c’était le seul moyen de faire que les Indiens nous protégeassent, et que nous vissions la fin d’une existence aussi misérable. Dieu nous exauça avec tant de miséricorde, que le matin les malades se levèrent en fort bonne santé et si forts, qu’ils semblaient ne l’avoir jamais été. Les Indiens se montrèrent extrêmement surpris, et nous fûmes on ne peut plus sensibles à ce bienfait de Dieu. Nous le remerciâmes, car nous reconnaissions évidemment sa bonté, et nous espérions qu’il nous délivrerait et nous conduirait dans un lieu où nous pourrions le servir. Je puis dire que jamais je n’ai perdu l’espoir que sa miséricorde me retirerait de cet esclavage, et je ne cessais de le dire à mes compagnons. Dès que les Indiens furent partis en emmenant ceux qui avaient été malades, nous allâmes chercher des tunas dans