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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


dîmes que c’était un maudit, et que, s’ils croyaient en Dieu, notre Seigneur, et s’ils étaient chrétiens comme nous, ils n’auraient pas peur de ce petit homme, qui n’oserait pas venir les tourmenter : qu’ils pouvaient être persuadés que tant que nous serions dans leurs pays jamais il n’oserait venir. Ils s’en réjouirent extrêmement et n’eurent plus si peur. Ils nous dirent qu’ils avaient vu, plus avant sur la côte que nous appellions des Figues, Asturiano, Figueroa et d’autres Espagnols. Tous ces gens n’ont pas la moindre connaissance de l’art de diviser le temps en observant le soleil et la lune. Ils ne comptent pas par mois et par années, et ne calculent la différence de saisons que par la maturité des fruits, la mort du poisson ou le lever des étoiles, et pour cela ils sont fort adroits. Nous fûmes très-bien traités par eux, cependant nous étions obligés d’aller chercher nos vivres, le bois et l’eau. Leur nourriture est la même que ceux dont nous avons parlé ;