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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


Leur importunité était telle, que souvent nous restions trois heures sans pouvoir nous débarrasser d’eux. Un jour ils nous amenèrent les habitants d’un village : presque tous avaient perdu un œil par la cataracte : un si grand nombre étaient devenus aveugles par la même cause, que nous en fûmes étonnés. Ils sont très-bien faits, très-gais et plus blancs que tous ceux que nous avions vus jusque-là. Nous commençâmes, dans cet endroit, à voir des montagnes qui nous paraissaient venir de la mer du Nord. D’après le rapport des Indiens, nous crûmes qu’elles étaient à quinze lieues de distance de la mer. Nous partîmes avec les Indiens pour ces montagnes, et ils nous menèrent dans un endroit où ils avaient des parents, refusant de nous conduire où ils n’en avaient pas ; car ils ne voulaient pas que leurs ennemis pussent jouir d’un bonheur aussi grand que celui de nous voir. Quand nous nous mîmes en route, les naturels chez qui nous étions