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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


pour que nous les touchassions et que nous fissions sur eux le signe de la croix, et ils étaient si importuns, que nous avions bien du mal à endurer leurs obsessions. Qu’ils fussent malades ou bien portants, nous étions toujours obligés de les bénir. Il arrivait souvent que les femmes qui nous suivaient, mettaient au monde des enfants. Aussitôt ils prenaient le nouveau né, et nous l’apportaient pour le faire toucher et nous faire faire sur lui le signe de la croix. Ils nous accompagnaient toujours jusqu’à ce qu’ils nous eussent confiés à d’autres naturels. Toutes ces peuplades étaient fermement persuadées que nous venions du ciel. Lorsque nous étions en marche, nous restions toute la journée sans prendre de nourriture, et le soir nous mangions si peu qu’ils en étaient étonnés. Jamais ils ne s’aperçurent que nous étions fatigués, et en vérité nous étions si accoutumés au mal, qu’à peine y étions-nous sensibles. Nous les traitions avec beaucoup de ré-