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relation


chrétiens. Les naturels qui nous accompagnaient avaient fait revenir tous ces Indiens et les avaient conduits où nous étions. Quand ils furent arrivés, Alcaraz me pria d’envoyer appeler les habitants des villages du bord du fleuve, qui s’étaient enfuis dans les bois, afin de leur ordonner de nous apporter des vivres ; mais cette dernière précaution n’était pas nécessaire, parce qu’ils avaient toujours le plus grand soin de nous. Nous envoyâmes aussitôt nos messagers, et bientôt arrivèrent six cents Indiens chargés de tout le maïs qu’ils avaient pu recueillir. Il était renfermé dans des pots bouchés avec de la terre et qu’ils avaient enfouis pour les cacher ; ils nous en apportèrent le plus qu’ils purent ; mais nous ne voulûmes en prendre que ce qui nous était nécessaire : nous donnâmes le reste aux chrétiens pour qu’ils se le partageassent entre eux. Ces derniers nous causèrent les plus grands chagrins, ils voulaient absolument faire esclaves ceux qu’on nous avait