Page:Cabeza de Vaca - Relation et Naufrages, trad. Ternaux-Compans, Arthus Bertrand, 1837.pdf/277

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
266
relation


cun cas de leurs discours, et ils disaient entre eux qu’ils mentaient parce que nous venions du côté où le soleil se levait, et les chrétiens du côté où il se couchait, que nous guérissions les malades, tandis que ceux-ci tuaient ceux qui se portaient bien, que nous étions nus et sans chaussures, tandis que les autres étaient habillés, avaient des chevaux et des lances : que nous ne désirions rien posséder, qu’au contraire nous donnions tout au moment où nous venions de le recevoir, sans rien garder, et que les nouveau venus ne pensaient qu’à voler ce qu’ils trouvaient et ne donnaient rien à personne. C’est ainsi qu’ils rapportaient tout ce que nous avions fait, et qu’ils exagéraient même nos actes pour nous opposer aux autres. Ils répondirent dans ce sens à l’interprète des chrétiens. Ils parlaient de même aux autres naturels, et dans une langue que nous comprenions. Les Indiens qui s’en servent se nomment Prima-Haïtu : c’est un dialecte comme chez nous le