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relation


nous suivaient. A l’approche de la nuit le Français était à une portée d’espingole de nous. Aussitôt qu’il fut tout à fait sombre, nous changeàmes de route pour l’éviter ; mais comme il était très-près de nous, il s’en aperçut et nous suivit. Trois ou quatre fois nous répétâmes la même manœuvre. Il aurait bien pu nous prendre s’il eût voulu ; mais il paraît qu’il attendait le jour. Grâce au ciel, au lever du soleil nous nous trouvâmes, le Français et nous, entourés par les neuf voiles que nous avions aperçues la veille au soir, et nous reconnûmes qu’elles faisaient partie de la flotte portugaise. Alors je remerciai Dieu de m’avoir fait échapper aux dangers de la terre et de la mer. Le Français ayant aperçu la flotte portugaise, démara la caravelle qu’il remorquait. Elle était chargée de nègres, et il la conduisait avec lui pour nous faire voir qu’il était Portugais, et pour que nous l’attendissions. Au moment de l’abandonner, il dit au capitaine et au pilote que nous étions