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relation


Espagne avec de l’or et de l’argent. Il nous demanda pour combien nous en avions. Notre capitaine lui répondit qu’il pouvait y en avoir pour trois cent mille castillans. « Sur ma foi, vous retournez bien riches, lui dit Diego de Silveira, vous avez cependant un fort mauvais navire et une bien misérable artillerie. Ce chien de renégat de Français, quel beau morceau il a perdu, le bâtard : or sus, puisque vous avez échappé, suivez-moi sans vous éloigner, et avec l’aide de Dieu, je vous conduirai en Espagne.» Peu de temps après les caravelles qui avaient été à la poursuite du Français revinrent, parce qu’il leur avait paru marcher trop vite, d’autant plus qu’elles ne voulaient pas abandonner la flotte, où se trouvaient trois navires chargés d’epiceries. Nous abordâmes à l’ile de Tercere, où nous nous reposâmes quinze jours en attendant un autre navire qui arrivait de l’Inde, et qui était de la compagnie de trois vaisseaux escortés par l’escadre. Nous partîmes tous en-