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relation


avait sur les épaules, puis il s’en alla. Nous suivîmes la même route qu’il avait prise. Le soir nous arrivâmes à une rivière très-profonde, très-large et très-rapide. N’osant pas la passer sur des radeaux, nous construisîmes un canot ; une journée fut employée à gagner l’autre bord. Si les Indiens avaient voulu s’y opposer, il leur eût été bien facile de défendre ce passage ; mais au contraire ils nous aidèrent et pourtant nous eûmes bien du mal. Un cavalier, nommé Juan Velasquez, natif de Cuellar, n’ayant pas la patience d’attendre, entra dans la rivière, et fut renversé de cheval par la force du courant ; c’est en vain qu’il saisit les guides de sa monture, tous deux furent noyés. Les Indiens du chef que nous avions vu et qui se nommait Dulchanchellin, retrouvèrent le cheval, et nous dirent où nous pourrions voir Juan Velasquez, si nous descendions la rivière. Nous y allâmes ; sa mort nous fit bien de la peine, car c’était le premier que nous perdions. Cette nuit-là le cheval servit de sou-