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Page:Cadet - Le Thé est-il plus nuisible qu’utile, 1808.djvu/31

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qu’est-il autre chose ? Ses principes immédiats sont ceux du quinquina, de l’angustura, de la gentiane, de la plupart des fébrifuges ; son parfum est emprunté, son goût est légérement acerbe, et si les Chinois et les Japonais en font un si grand usage, il faut croire qu’ils n’ont pas trouvé mieux dans leur pays, puisque les Hollandais leur ayant porté de la petite sauge séchée avec soin, cette plante leur parut si préférable, qu’ils donnèrent jusqu’à trois caisses de thé pour une de sauge[1].

À l’époque, où la ridicule anglomanie s’était emparée de toutes les têtes françaises, on mit le thé à la mode, non par goût, mais par manie, et l’on vit toutes nos petites maîtresses accablées de vapeurs[2].

  1. Pomet, Hist. des Drogues, tom. I. Morellot, dans son Cours de matière médicale.
  2. Le célèbre Pinel remarque que les vapeurs n’ont commencé à être connues qu’au commencement de ce siècle ; il attribue ces maladies au luxe, au défaut d’exercice, aux boissons excitantes…… Je ne m’écarte pas beaucoup de son idée en mettant le thé au nombre des causes certaines.