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Page:Cadiot - Jeanne de Mauguet.djvu/33

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dans le cercle restreint où elle était appelée à s’exercer.

Le docteur Margerie allait et venait en tous sens, jetant à chaque instant au feu de nouvelles poignées de fagots, et avivant la flamme des tisons de toute la force des pincettes. Pourtant, depuis longtemps déjà, la température du salon était excellente. Mais ceux qui connaissaient le caractère inquiet et actif du docteur auraient compris, à ce manège, qu’il s’en prenait au feu de ses préoccupations intérieures. Évidemment il cherchait la solution de quelque problème ou s’efforçait de combiner quelque plan difficile.

De temps en temps il quittait le foyer et allait se planter devant l’un des portraits accrochés à la muraille, comme s’il eût consulté, sur l’objet de ses pensées, ce muet spectateur. Puis, il revenait à la table et froissait les journaux avec une expression d’impatience. Sans doute, il allait se décider à rompre le silence, quand la porte du salon s’ouvrit.

Une grosse servante, carrée par le faîte et par la base, la tête solidement campée sur les épaules et coiffée d’un bonnet rond garni de longs tuyaux empesés, qui ressemblait à une couronne de créneaux, apparut sur le seuil.

— Mademoiselle est servie, dit-elle d’un ton majestueux qui allait à son air important.

Le curé ferma son livre, Jeanne marcha vers la porte, le docteur lui présenta le bras, et Louis les suivit.

Une soupe aux choux fumante, des boudins grillés,