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Page:Cadiot - Jeanne de Mauguet.djvu/75

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La présence d’esprit était soudainement revenue à Jeanne.

— Ma bonne Myon, dit-elle, il va falloir faire de l’argent pour réparer Mauguet ! Hélas ! je ne vois pas d’autre moyen que de faire abattre ces beaux arbres et de les vendre !

— Abattre le bois de haute futaie ?… Mademoiselle veut plaisanter, sans doute ? reprit Myon.

— Je parle très-sérieusement, au contraire. Mais il est inutile de nous mouiller davantage, Myon : rentrons vite. À présent j’ai froid.

Myon se remit en marche, mais ne put contenir ses protestations.

— S’il s’agissait d’un bois situé loin du château et soumis à des coupes réglées, sans doute, mademoiselle aurait raison de s’en faire une ressource, ajouta doctoralement la servante. Mais abattre la haute futaie de Mauguet, autant vaudrait raser ses tours !

— Dans ma position, on fait ce qu’on peut et non pas ce qu’on veut, ma bonne fille.

— C’est bon pour un Maillot de faire argent de tout !

— Oh ! oh ! Myon, ceci me regarde ! Je sais ce que j’aurai à faire, et je ferai ce que je dois.

— Mais M. le vicomte…

— Assez, Myon. Parlons d’autre chose. Demain, je sortirai de bonne heure. J’irai voir les métayers. Fais les prévenir pour qu’ils m’attendent.

— Savoir le temps qu’il fera demain ?