Page:Cadiot - Minuit.pdf/250

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après tout, les trois métairies de Marnes, et enfin les Barbettes, qui en valent cent mille ?

— D’abord, il a hérité de son oncle Patureau…

— Bon ! — Vingt mille francs ! cela ne fait que quarante, en tout.

— Et ses économies ?… Il rogne joliment ses sous, le père Manoquet, soit dit sans reproches.

— Mettons qu’en vingt ans, qu’il a de ménage, Manoquet ait économisé les deux tiers de son revenu, cela ne fait jamais qu’une dizaine de mille francs ; encore…

— Et ses vins, ses eaux-de-vie ?

— Oui, oui, il y a des profits. Oh ! je suis loin de prétendre que Manoquet ne vend pas bien ses vins ! il me les fait assez cher payer ; mais enfin…

— Eh bien ! quoi ?… A-t-il assez bien su faire valoir son argent aussi, depuis vingt ans ?

— Pas mal… pas mal. On sait que les jaunets ont fait des petits ; dame ! en prêtant à quinze ou vingt aux petits cultivateurs dans la gêne.

— Allons donc ! mon cher monsieur Vanvré, ne soyons pas mauvaise langue, que diable !… Et puis, ajouta plus bas l’adjoint, en lançant un regard autour de la salle, et puis, les murs ont des oreilles, monsieur Vanvré !…

— Je n’ai pas dit trente.

— Chut. — Allons, je sais bien que ces diables de Barbettes vous tiennent au cœur… car, si le père Mornaix, les eût achetées. Manoquet n’aurait pas payé