Page:Cadiot - Minuit.pdf/297

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tous… parce que l’heure de la vengeance est venue… — Allez chercher Manoquet dans sa belle maison neuve ! Allez l’arracher à son opulence et traînez-le à la prison d’abord, à la guillotine ensuite ! Allez ! allez !

Vous avez peur, messieurs ? les fantômes vous effraient… Vengez-moi donc, alors ! Vengez-moi donc, et vite, si vous ne voulez pas aussi me voir partout demandant vengeance… si vous ne voulez pas me reconnaître, avec terreur, dans chaque miroir, et retrouver ma hideuse figure dans chaque image que les surfaces brillantes vous renvoient. Tuez ce qui reste de mon assassin ! le sang appelle le sang !… Tuez-le ! car il a mon reflet pour sceau indélébile, et, tant qu’il vivra, vous verrez mon fantôme… tuez ! tuez !… Au bourreau, Manoquet !

Et il tomba, les membres raidis, les lèvres écumantes, les yeux injectés de sang. Quand, après un moment de stupeur, on osa s’approcher de lui pour le relever, ce n’était plus qu’un cadavre.

— De quoi est-il mort ? demandèrent les curieux.

— D’une attaque d’apoplexie foudroyante ! répondirent les médecins.