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descendit précipitamment comme pour courir au-devant.

« Vous attendiez cette caisse ? vous savez ce qu’elle contient ? demanda-t-elle d’une voix si altérée que le comte se retourna épouvanté ?

— Sans doute ; une statue que…

— Ah !… s’écria-t-elle soudainement soulagée par la réponse simple et l’accent tranquille du comte. — Et… quelle statue ? reprit-elle après un instant, pour donner un sens à sa première question.

— Ne le savez-vous pas ?… Mais non !… vous étiez alors si souffrante !… et depuis, j’ai oublié de vous parler de mon acquisition. Tandis que j’attendais votre rétablissement à la Spezzia, et lorsque vous fûtes hors de danger, j’allai un jour, par désœuvrement, revoir Carrare. J’y rencontrai Mme de Braciennes. Nous visitâmes quelques ateliers. Elle m’a découvert une statue d’Apollon, — fort bien exécutée, ma foi ! comme tout ce qui sort des mains de ces sculpteurs italiens… — Mais qu’avez-vous, ma chère ?… »

Et le comte courut à sa femme, qui semblait près de se trouver mal.

« Rien…, rien…, continuez… Alors, cette statue…

— Je l’ai achetée… Nous avons dans le grand salon une niche que remplit fort mal votre étagère de bois des îles…