qui accompagnerait tes chants ? Le bruit s’en répandrait dans tout le royaume et même dans l’Europe entière. Mon château serait un lieu célèbre, une sorte de lieu de pèlerinage sacré où se rendraient les rois et les peuples. Notre renommée à tous deux serait universelle. Mes caves seraient remplies d’or ; j’étendrais mes domaines, je quadruplerais le nombre de mes tours… Oh ! la harpe de Merlin !…
Brann
Seigneur, il suffît que vous le désiriez : je vais me mettre en route, et, foi de chevalier, à moins de trouver la mort en chemin, je vous la rapporterai.
Marck, soupirant
Ah ! si j’avais été plus jeune ! (À Brann) J’accepte ta proposition et j’ai confiance en ta valeur. Reviens avec la harpe et demande-moi ce que tu désires ; je n’aurai rien à te refuser.
Brann Ptien ?
Marck
Rien. Tu choisiras ta récompense. Je ne saurais payer trop cher cet inestimable trésor.
(Brann reste songeur et regarde Noella)
Marck
Ah ! je devine ! (l’attirant près de lui) Aimerais-tu ma fille ?
Brann
Ah ! seigneur, un pauvre chevalier ne saurait regarder aussi haut : à quel droit et à quel titre pourrait-il aspirera une pareille félicité ; mais comment, d’autre part, le poète ne resterait-il pas ébloui devant une pareille beauté. Dieu m’est témoin, j’eusse toujours tenu caché au fond de mon cœur