Page:Cadiou - La Harpe de Merlin.djvu/39

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Catherine (confuse) Excusez-le Seigneur, il a un peu bu.

YVONNE

Oh ! oui, et beaucoup même.

GuiLCHER à Yvonne

Toi, tais-toi, occupe-toi plutôt du seigneur, que tu m’as l’air de joliment reluquer, (à Brann) Ne trouvez-vous pas que nous sommes délicieusement ici, au coin de ce bon feu, en face de mets exquis ?

Brann (distraitement) On ne saurait trouver de meilleure auberge.

GUILCHER

A la santé de nos hôtesses, (il boit, s’animant) Oh ! Catherine, un seul mot, j’abandonne mon métier de braconnier, je renonce à courir les routes.

Catherine (riant)

Et les filles ?

Guilcher (sans paraître)

Et je te demeure fidèle jusqu’à la mort (à part) la mort ! c’est vrai que l’ankou nous emportera un jour, mais Dieu merci ce jour n’est pas près de se lever.

Yvonne à Brann

Est-il drôle hein ? c’est un cajoleur : il dit la même chose à toutes les femmes.