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Page:Cadou - Poèmes choisis (1944-1950), 1951.djvu/38

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L’AMOUR

La double pêche de tes seins
Dans la coupe de la journée
Voici que ton ventre se lève
Entre les branches du figuier
Que la chambre se met à battre
Comme une tempe délicate
Et qu’un versant du ciel inonde
Étendue la plus belle au monde
Sous ta douce main déroulée
Pareille aux crosses de fougère
Pénétrerai-je le mystère
D’une chair à l’âme gagnée
Comme une eau très fraîche qu’on tire
Avec lenteur du fond du puits
Tu te recouvres d’une buée
Qui dissimule ton sourire
Mes doigts possèdent le secret
De t’éveiller de t’épanouir
De te perdre avant de dormir
Comme une enfant dans la forêt.