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Page:Cadou - Poèmes choisis (1944-1950), 1951.djvu/44

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J’y bois l’ombre des bois et la rosée pareille
À la goutte de sang sur un lobe d’oreille

Ô fruits comme des seins à peine formés
Quelle douceur dans mes deux mains !
Puissé-je un jour te retrouver
Profondeur des viviers d’enfance !

Les carpes du soleil agitent
Les fonds terreux de l’avenir
Pour une grenouille qui chante
Combien d’oiseaux qui vont mourir !

Voici qu’on repart à nouveau
Vers une destinée plus vaine
Toutes les gares du réseau
Ont déjà fermé leurs persiennes !

Mais quelque part là-bas dans la mémoire d’un jeune homme
Dont la tête penchée est comme un géranium
Quelle fraîcheur dites !
Quelle tombe à surseoir !