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Page:Cadou - Poèmes choisis (1944-1950), 1951.djvu/58

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SI C’ÉTAIT LUI

Et si c’était mon Dieu ce marin saoul qui est entré ce soir dans ma maison ?
L’éternité ! dont vingt-trois ans de navigation !
Nazaréen ou Nazairien ! Peu importe l’état civil
Quand on débarque de très loin par des chemins tournants et difficiles !
Pour qui connaît la bouleversante tabagie des grands vents d’ouest
Une petit brise campagnarde a quelque chose d’affolant dans sa faiblesse !
C’est peut-être pourquoi un homme est là ce soir sans savoir sur quel pied danser
Avec ce lambeau de casquette comme une voile qui le dissimule à moitié
Ce qu’il dit ? ce ne sont point propos bons à répandre
Encore un qu’il faudrait aimer avant d’entendre !