Page:Cahier - Quelque six mille proverbes, 1856.djvu/3

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Ce n’était pas une si sotte idée (n’en déplaise à ceux qui ont cru mieux faire en l’écartant), que celle des anciennes grammaires, où l’on réunissait communément bon nombre de proverbes comme complément naturel du livre. L’étudiant y trouvait à la fois bien des idiotismes de la langue qu’il s’était proposé d’apprendre ; et, avec beaucoup de phrases courtes mais pleines de sens, qui meublaient sa mémoire de mots faciles à retenir, un certain aperçu du caractère national auquel il s’agissait de s’initier. Car un idiome ne saurait être séparé de la tournure d’esprit qui a déterminé sa formation ; et la connaissance de ce tempérament particulier à une nation, importe sans doute à qui prétend traiter avec elle, ne fût-ce que par ses livres.

Ainsi, par exemple, quoi qu’en dise Boileau, le peuple français nous apparaît, dans ses proverbes, non pas tant spirituel ou né malin, que doué d’un certain bon sens pratique un peu terre-à-terre ; et le Père Bouhours remarquait fort justement que nos proverbes ont quelque chose de particulièrement