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curés avaient, donnaient un enseignement diamétralement contraire, une métaphysique diamétralement contraire. Nous ne nous en apercevions pas, je n’ai pas besoin de le dire et aussi bien ce n’est pas cela que je veux dire. Ce que je veux dire est plus grave.

Je l’ai dit, nous croyions intégralement tout ce que l’on nous disait. Nous étions des petits bonshommes sérieux et certainement graves. J’avais entre tous et au plus haut degré cette maladie. Je ne m’en suis jamais guéri. Aujourd’hui même je crois encore tout ce qu’on me dit. Et je sens bien que je ne changerai jamais. D’abord on ne change jamais. J’ai toujours tout pris au sérieux. Cela m’a mené loin. Nous croyions donc intégralement aux enseignements de nos maîtres, et également intégralement aux enseignements de nos curés. Nous absorbions intégralement les ou la métaphysique de nos maîtres, et également intégralement la métaphysique de nos curés. Aujourd’hui je puis dire sans offenser personne que la métaphysique de nos maîtres n’a plus pour nous et pour personne aucune espèce d’existence et la métaphysique des curés a pris possession de nos êtres à une profondeur que les curés eux-mêmes se seraient bien gardés de soupçonner. Nous ne croyons plus un mot de ce qu’enseignaient, des métaphysiques qu’enseignaient nos maîtres. Et nous croyons intégralement ce qu’il y a dans le catéchisme et c’est devenu et c’est resté notre chair. Mais ce n’est pas encore cela que je veux dire.

Nous ne croyons plus un mot de ce que nous enseignaient nos maîtres laïques, et toute la métaphysique qui était dessous eux est pour nous moins qu’une cendre vaine. Nous ne croyons pas seulement, nous sommes

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