maîtres étaient nés dans cette maison qu’ils voulaient
démolir. Ils étaient les droits fils de la maison. Ils
étaient de la race, et tout est là. Nous savons très bien
que ce n’est pas leur métaphysique qui a mis l’ancienne
maison par terre. Une maison ne périt jamais que du
dedans. Ce sont les défenseurs du trône et de l’autel
qui ont mis le trône par terre, et, autant qu’ils l’ont pu,
l’autel.
C’est une des confusions les plus fréquentes, (et je ne veux pas dire les plus primaires), que de confondre précisément l’homme, l’être de l’homme avec ces malheureux personnages que nous jouons. Dans ce fatras et dans cette hâte de la vie moderne on n’examine rien ; il suffit qu’un quiconque fasse quoi que ce soit, (ou même fasse semblant), pour qu’on dise, (et même pour qu’on croie), que c’est là son être. Nulle erreur de compte n’est peut-être aussi fausse et peut-être aussi grave. Par conséquent nulle erreur n’est aussi communément répandue. Un homme est de son extraction, un homme est de ce qu’il est. Il n’est pas de ce qu’il fait pour les autres, pour les successeurs. Ce seront peut-être les autres, ce seront peut-être les successeurs qui seront de cela. Mais lui ne l’est pas.
Le père n’est pas de lui-même, il est de son extraction ; et ce sont ses enfants peut-être qui seront de lui.
Les hommes de la Révolution française étaient des hommes d’ancien régime. Ils jouaient la Révolution française. Mais ils étaient d’ancien régime. Et c’est à peine encore si les hommes de 48 ou nous nous sommes de la Révolution française, c’est-à-dire de ce qu’ils voulaient faire de la Révolution française. Et même il n’y