§. — Le fond de ma pensée, sur la question d’ Alsace-Lorraine, c’est que je n’en veux pas aux Prussiens de les avoir pris. J’en veux à ces misérables français qui les ont lâchés. Les Prussiens n’étaient que des soldats, des vainqueurs et des conquérants. Ils ont fait jouer la force, la force de la guerre, de la victoire, de la conquête. Mais je méprise et je hais, mais j’en veux à ces misérables Français qui pour avoir la paix ont vendu deux provinces et ensuite sont allés pleurer à l’Assemblée de Bordeaux. Ici c’est le cas : Gémir, pleurer, prier…
§. — Au lieu de continuer la guerre. Ce n’était pas seulement le droit, et le devoir, de continuer la guerre ; et une nécessité de pacte plus forte que tout. Nous savons aujourd’hui, nous savons très bien, et les historiens mêmes, les derniers informés, avouent que les Prussiens étaient épuisés et que c’était la victoire.
§. — Et nous savons aussi que c’était l’économie, que c’était l’épargne, ce qui revenait le moins cher, et en hommes, et en argent. On y épargnait d’abord une guerre civile, les trente mille hommes, les trente mille morts de la Commune ; et si on avait dépensé contre l’ennemi commun d’abord tout ce que ces deux moitiés de la France dépensèrent l’une contre l’autre. Et on y