§. — On pourrait assez bien résumer ce trio dans les formes suivantes : Jaurès est un malhonnête homme. Hervé est un honnête homme, (et tout ce qu’on voudra, un fanatique, un frénétique, un fou, mais un honnête homme), qui a fait souvent des sottises, qui peut-être peut commettre des crimes, mais que je crois incapable d’une malhonnêteté. Pressensé est un honnête homme qui fait constamment des malhonnêtetés.
§. — Depuis qu’il a été dessaisi et désarmé de la guerre de l’affaire Dreyfus, il y a dans Pressensé un besoin d’incohérence vraiment extraordinaire et qui a fait croire souvent qu’il était malhonnête. Cette incohérence a débuté d’une manière retentissante. C’était tout aussitôt après cette amnistie de l’affaire Dreyfus contre laquelle nous nous étions élevés ensemble. Pressensé faisait tous les matins dans l’Aurore un article furieux contre l’amnistie, contre le ministère, contre le gouvernement, contre la politique, contre Waldeck et peut-être même n’y épargnait-il pas Jaurès. Malheureusement il arriva dans ce temps-là des élections législatives. Pressensé partit tout à coup de Paris fougueux antiministérialiste ou si vous préférez fougueux antiministériel. Mais il faut croire qu’il changea de train aux Laumes. Car il arriva à Lyon candidat officiel, élu par le préfet. Puis il revint à Paris.
§. — Je crois que Pressensé a poussé au maximum