Page:Cahiers de la Quinzaine, 14e série, n°9-11, 1913.djvu/52

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supplément aux Vies parallèles


manière de traiter, et encontre par cette manière de se laisser traiter. On nous fait injure à nous tous, à tous qui en un certain sens et en face du grand public, sommes du même métier, à nous tous qui sommes du spirituel, à la Sorbonne et à nous ensemble, et c’est à quoi on ne s’attendait pas.

Je ferme ici cette parenthèse. C’est assez avoir défendu l’honneur de la Sorbonne. J’en ouvre une aussitôt. En citant tous ces noms je m’aperçois, et ceci est tout à fait caractéristique de la situation actuelle, que toutes les sections n’ont pas des patrons en Sorbonne, et il est très intéressant de voir quelles sont les sections qui ont des patrons et quelles sont celles qui n’en ont pas. Les patrons valent ce qu’ils valent, mais au moins ils sont les patrons. Ils sont ce qu’ils sont. Nous pouvons les aimer. Nous pouvons ne pas les aimer. Mais il est déjà très notable qu’il y en ait, et c’est une plus grande misère encore que dans des sections il n’y en ait même pas. Ils valent ce qu’ils valent, mais dans cette énumération que nous établissions peu à peu on peut dire que Lanson, comme il est, est le patron du français, que Lavisse, (comme il est), est le patron de l’histoire, que Brunot est le patron de la grammaire, et éminemment que Andler est le patron de l’allemand, et déjà on en voit pousser un petit qui sera le patron de l’anglais. Et il y a d’autres disciplines au contraire qui n’ont pas de patrons. Et la reine de toutes les disciplines n’a pas de patron en Sorbonne. C’est un fait extrêmement remarquable que la philosophie ne soit pas représentée dans l’assemblée des dieux, que la philosophie n’ait pas de patron en Sorbonne. Car il est évident que M. Durkheim n’est point un patron de la philosophie, mais un patron

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