Page:Cahiers de la Quinzaine, 4e série, n°5, 1902.djvu/153

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d’attaquer les états-majors. M. de Pressensé me signala qu’il avait lui-même un frère dans l’administration des Finances, et que mes procédés de discussion gêneraient l’avancement de ce fonctionnaire.

Sur tout le reste, nous étions pleinement d’accord ; M. de Pressensé me faisait encore l’honneur de m’en assurer deux jours avant mon départ pour l’Amérique.

Vous faites, d’autre part (page 55), un grief à M. de Pressensé de ce qu’il m’aurait « éliminé » de l’Aurore. Je ne puis croire qu’il ait trempé dans cette machination, pour la raison que voici.

Ma lettre de démission avait été accompagnée, dans le journal, de commentaires auxquels j’avais le devoir de répondre. J’y répondis en effet. Mais, depuis six mois, la réponse n’a pas été insérée ; je suis obligé de recourir aux voies légales pour en obtenir la publication, qui n’est pas dénuée d’intérêt pour mes anciens lecteurs.

Deux jours avant mon départ pour l’Amérique, j’eus le plaisir de dîner avec M. de Pressensé, notre ami commun M. Pierre Quillard, et l’un de nos camarades arméniens. M. de Pressensé me déclara qu’il déplorait notre séparation momentanée ; il dit à nos amis qu’il regardait comme un honneur d’avoir vécu et combattu à mes côtés dans des circonstances mémorables ; il me promit d’exprimer ces sentiments dans les colonnes mêmes de l’Aurore, en recommandant à nos lecteurs mon dernier volume À bas la caserne !… dès que j’aurais franchi l’Océan.

Je ne crois pas que ces promesses aient été tenues. Mais j’étais si loin !…

M. de Pressensé ajouta que notre séparation ne dure-