Page:Cahiers de la Quinzaine - 8e série, numéros 1 à 3, 1906.djvu/237

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les serres et les vases clos qu’on les obtiendra jamais : c’est en donnant honnêtement les moyens de vivre en travaillant à ceux qui se sont mis dans les conditions de la vie. Un État qui serait vraiment soucieux de régénérer le travail scientifique n’aurait ni à imaginer ni à multiplier des instruments d’État. Il n’aurait qu’à donner les moyens de vivre et de travailler au personnel tout existant, tout dévoué de notre actuel enseignement secondaire. Quand dans les conditions actuelles de leur existence on voit ces professeurs abattre un travail scientifique si considérable encore, on admire leur énergie, on s’étonne, on admire leur puissance, et l’on est assuré au moins qu’ils ne font pas de l’histoire pour avancer d’autant sur le chemin de la fortune. Il n’y aurait qu’à leur donner les moyens de vivre et de travailler, ne pas les écraser sous des tâches absurdes, sous des charges sociales et professionnelles écrasantes, les soustraire à toutes les servitudes politiques et sociales, — aux pires de toutes, aux servitudes locales, — et aux servitudes et aux soucis de la misère, en les payant assez. Ne pas ajouter l’imbécillité d’administrations qui les surveillent, — au lieu de les administrer, — en surcharge à l’imbécillité lourde des parents politiciens. Leur donner, à eux et non pas à d’autres, quelques instruments, des laboratoires, des bibliothèques. Du loisir, de la tranquillité, du repos. Leur donner la divine paix de l’esprit. Autant qu’on peut l’avoir dans une vie ordinaire. Pour moi, au commencement de cette longue recherche, où nous ne sommes pas sûrs de toujours nous retrouver, je tiens à déclarer combien de renseignements et d’enseignements, quel secours j’ai reçu de cet admirable personnel, générale-