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ÈVE


Et le jour qui passait par une énorme brèche,
Le soleil descendu dans la pauvre maison,
N’éclairait dans l’étable et dans cette humble crèche
Qu’un jeune enfant gonflé de sa jeune saison.

Et ce sang qui devait par un dur ministère
Couler comme une pure et sanglante rosée,
Le sang du sacrifice et le sang du Calvaire
N’était qu’un beau réseau de veine entrelacée.

Et ce sang qui devait par un sacré mystère
Couler comme une source et comme une rosée,
Le sang de l’offertoire et le sang du Calvaire
N’était qu’un beau réseau de veine entrecroisée.

Et le sang de la veine et le sang de l’artère,
Le même d’où devait jaillir cette rosée,
Et le sang du rachat des péchés de la terre
N’était qu’un beau réseau de veine entreposée.

Et le sang de l’aorte et le sang de ce cœur
Qui devait tant saigner pour les péchés du monde
N’était dans ces deux bras et dans la tête ronde
Que le beau tremblement d’un timide vainqueur.