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les tapisseries


Et ce sang qui devait un jour sur le Calvaire
Tomber comme une ardente et tragique rosée
N’était dans cette heureuse et paisible misère
Qu’un filet transparent sous la lèvre rosée.

Et ce sang qui devait un jour sur le Calvaire
Tomber comme une tiède et féconde rosée
N’était dans cette auberge et dans cette chaumière
Qu’un réseau rose et bleu sous une peau rosée.

Et ce sang qui devait un jour sur le Calvaire
Tomber comme une chaude et virile rosée
N’était dans sa tendresse et sa douceur première
Qu’un souple réseau fin sous une peau rosée.

Et ce sang qui devait par un destin sévère
Couler comme une rouge et vivante rosée,
Le sang du sacrifice et le sang du Calvaire
N’était qu’un tremblement sous la lèvre arrosée.

Et ce sang qui devait un jour sur le Calvaire
Couler comme une épaisse et fumante rosée
N’était sous le regard d’une prudente mère
Qu’un souple gonflement sous la peau reposée.