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les tapisseries



Un Dieu lui-même auguste ensemble qu’éternel
Ne voyait que décence et qu’amour filial.
Et le monde d’esprit et le monde charnel
N’étaient devant ses yeux qu’un temple lilial.

Un Dieu lui-même père ensemble qu’éternel
Voyait partout ses fils et les fils de ses fils.
Et les champs de méteil et les champs de maïs
Étaient devant ses yeux une nappe d’autel.

Un Dieu lui-même neuf ensemble qu’éternel
Regardait l’univers comme un immense don.
Un monde sans offense, un monde sans pardon
Développait les plis d’un ordre solennel.

Un Dieu nouveau lui-même ensemble qu’éternel
Regardait ce que c’est que jeune nouveauté.
Père et laissant tomber un regard paternel,
Il voyait ce que c’est que naissante beauté.

Un bon Dieu bienveillant ensemble qu’éternel
Considérait son œuvre et trouvait qu’il est pur.
Un Dieu cultivateur, économe et réel
Voyait jaunir le seigle et trouvait qu’il est mûr.

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