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ÈVE


Et l’une était ridée et c’était une ancienne.
Et tous la regardaient comme une auguste aïeule.
Et l’autre, obéissante et pauvre paroissienne,
Parmi ce grand concours demeurait pauvre et seule.

Et l’une dans le ciel a l’âge que Dieu veut.
Car elle a parcouru les âges de la vie.
Voici le long chemin de la route suivie
Depuis le premier âge et le premier aveu.

Voici son livre d’heure et voici son horaire.
Voici tout le parcours de son événement.
Voici ses lieux d’étape et son itinéraire.
Voici tout le discours de son avènement.

Or la terre est chargée, et c’est la terre seule,
De faire le long âge et l’âge révolu.
Et de faire une enfant et de faire une aïeule.
Et de marquer les bords de notre âge absolu.

Et de marquer les bords d’un courage rebelle.
Et de marquer les bords d’une longueur de temps.
Et de faire une laide et de faire une belle.
Et de faire un automne et de faire un printemps.