Page:Cahiers de la Quinzaine - Série 15, cahiers 4-6, 1914.djvu/434

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les brides même aux sentiments les plus débridés. Enfin, jamais l’intelligence n’est muette.

Les émotions de Villon sont violentes et profondes. Mais elles ne le privent pas de raison, si elles le privent de volonté. Elles ne l’aveuglent pas, même si elles l’atterrent. Elles peuvent le perdre, mais non pas le tromper. Son esprit est si perçant, qu’il passe au travers de sa passion. Ce qu’il ne sait pas, il le devine. Une si bonne tête, ha, ne me la hissez pas au bec des corbeaux.

Sa mémoire, qui retient les formes avec fidélité, les transmet toutes à la faculté qui discerne, et qui est impatiente de connaître. Si le Dieu est intelligence, il a son beau jardin en terre, au royaume de France ; et maître François est de ses petits jardiniers.

Qui, avant lui, Dante seul excepté, a dominé la vie comme Villon ? N’en fait-on