Page:Cahiers de la Quinzaine - Série 15, cahiers 4-6, 1914.djvu/474

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pervers à ses heures, et enfant le reste du temps. Qu’on le prenne en vrai poète : il est tout ce que la nature veut qu’il soit. Les contraires sont en lui. À l’occasion de ce qu’il est, on sent tout ce qu’il peut être. Enfant pervers, il ne l’est pas plus ni moins que Verlaine. Je ne puis oublier que nous n’avons rien de lui, passé l’âge de trente-trois ans. Quel vrai poète, surtout dans l’infortune, n’est pas un enfant pervers, du moins avec les rêves qui le hantent et la femme qu’il caresse ?

Les érudits ne savent pas comment sont faits les poètes et les musiciens. Ils ne connaissent que les livres, ou ces énormes rochers de rhétorique, les poètes illustres, dont on fait le tour, une toise à la main. Musiciens et poètes de nature, ils sont comme les femmes, mais pour une moitié seulement. Il faut qu’ils obéissent à la lune, que leurs sentiments aient une issue, enfin qu’ils éclatent. Leurs émotions ne