Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/20

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de l’édition. Je sais autant que personne, pour prendre un exemple qui m’est particulièrement cher, je sais pertinemment, puisque j’y suis inscrit, combien cette personne morale, qui se nommait Union pour l’Action morale, et qui aujourd’hui se nomme Union pour la vérité, a résisté utilement aux puissances temporelles dans l’ordre de l’opinion, d’une certaine opinion, nommément aux puissances d’argent, aux puissances capitalistes.] Ordre de l’opinion qui était de son programme même.

(J’espère que ces éloges que je fais d’eux, que ce témoignage que je rends à leur compagnie ne les compromettront pas trop, ne leur feront pas de tort. J’espère aussi et par contre qu’ils ne les abasourdiront pas trop, que tant d’éloges ne leur paraîtront point absurdes et démesurés. C’est une Compagnie en effet qui a une certaine espèce d’innocence qui fait qu’elle a montré plusieurs fois, à ma connaissance, un grand courage, mental, intellectuel, civique, social, — plusieurs fois intérieur à la Compagnie elle-même, ce qui est le plus difficile, — dont elle ne paraissait point toujours se douter.) Ils me pardonneront donc. Il faut bien que quelqu’un parle quelquefois. Je ne suis point un spécialiste, un entrepreneur d’éloge ; je suis embarrassé, gauche dans l’éloge ; mais cet éloge que je fais d’eux est justifié au delà de ce que l’on pourrait croire, au delà même de ce que eux peut-être ils croient. Je veux dire notamment et très précisément ceci : leur Compagnie est pauvre : pourquoi le taire ? Étant donnée l’importance politique et sociale qu’ils pouvaient avoir, qu’elle pouvait avoir, qu’un très grand nombre de ses membres avaient déjà individuellement, elle ne serait pas restée longtemps ou toujours pauvre si elle avait