Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/38

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(militaire), bien que l’on fasse tout ce que l’on peut pour nous y habituer aujourd’hui. Et ceux de nos camarades qui ont des ambitions temporelles (où l’on peut mettre comme un cas particulier, exceptionnel, comme un cas désintéressé la très légitime ambition de rendre des services publics par et dans l’administration temporelle, par et dans le gouvernement temporel) nous aimons infiniment mieux qu’ils poursuivent leurs fins par les moyens temporels dans les situations temporelles que de rester dans nos jambes à se mettre dans nos jambes par les moyens temporellement intellectuels dans les situations intellectuelles. À la limite même, à la rigueur, comme un cas particulier, exceptionnel, comme un cas désintéressé, mais très réel, et très réellement réalisable, on peut concevoir, on peut se représenter, on peut admettre par exemple qu’un professeur se propose de devenir successivement conseiller municipal d’une petite commune, conseiller général, sénateur, ministre afin de rendre dans ces successives situations temporelles et par ces moyens temporels autant de services qu’il en pourra rendre au public ; il peut ainsi lui rendre, il peut rendre ainsi beaucoup de services publics, temporels, et même, sans aucune gêne, sans aucun inconvénient, spirituels, ou du moins intellectuels. Non seulement cela est légitime ; mais cela peut faire un bon emploi de vie, un très bon plan, un très bon propos, une très bonne proposition de vie. Et quand même ils ne feraient pas de bien, ils ne peuvent toujours pas faire beaucoup de mal. Même ceux qui seraient mal intentionnés, (il y en a), même ceux qui seraient de vulgaires et de bas ambitieux ne peuvent pas faire beaucoup de mal. Pourvu qu’ils demeurent dans le temporel,