Page:Cahiers du Cercle Proudhon, cahier 5-6, 1912.djvu/61

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loyauté. Il vit au-dessous du droit. Il lui arrive souvent de remplacer les considérations juridiques par des intentions. Ces dispositions rendent les relations d’affaires pénibles avec lui et contribuent à son élimination, parfois au profit du bourgeois judaïsant, qui vit sur le domaine du droit, souvent au profit du juif, qui vit en marge du droit.

Enfin, la bourgeoisie cléricale est médiocrement patriote. Ici encore ses qualités sont plus passives qu’actives. Elle est cléricale, je ne dis pas catholique, avant d’être patriote. Dans son ensemble, elle est fortement portée à considérer que l’Église est une institution qui doit à la fois assurer le salut spirituel et temporel de la bourgeoisie cléricale qui subventionne les bonnes œuvres, et destinée à former de bons ouvriers et de bons employés qui ne formuleront jamais aucune réclamation, pratiqueront l’obéïssance la plus stricte, et seront toujours satisfaits de leur sort, quel qu’il soit. Les prêtres sont regardés comme des missionnaires dans l’économie, dont la mission est de maintenir non un salaire minimum, mais le salaire à son minimum. La nation est regardée comme une organisation destinée à assurer à l’Église l’appui séculier nécessaire à l’accomplissement de sa fonction sociale ainsi entendue. Le patriotisme apparaiî donc comme singulièrement rétréci et subordonné à des considérations de classe dans la bourgeoisie cléricale.

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Je nomme bourgeoisie judaïsante cette forte partie de la bourgeoisie française contemporaine, issue de bonnes familles françaises, de bourgeoisie assez récente, qui, cherchant son enrichissement, l’a trouvé en appli-