Aller au contenu

Page:Cahiers du Cercle Proudhon, cahier 1, 1912.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Si du moins cet enthousiasme, illégitime autant que factice, pour Proudhon allait réveiller l'intérêt des socialistes envers le plus riche, sinon le plus ordonné, de leurs maîtres ? Jamais ses théories politiques n'ont été plus actuelles qu'en ce déclin de la démocratie pure. Qui mieux que lui a eu la vision anticipée de la décadence fatale de la politique et de la renaissance de la vie sociale ? [La pensée de Proudhon] doit vivre en nous, se mouvoir en nous.


Nous le répétons ; nous l'affirmons. Oui, la pensée de Proudhon doit vivre dans tous les groupes de Français qui travaillent à l'organisation de leur pays. Non, cette pensée ne vit pas, ne peut pas vivre dans le socialisme français, père nourricier des parlementaires, allié des gouvernements républicains et serviteur de l'État juif. C'est en nous qu'elle vit, c'est chez nous qu'elle sera continuée (aussi ne nous entendra-t-on jamais parler de « l'Utilisation de Proudhon » ), et nous pouvons reprendre, en l'actualisant, la phrase de Proudhon que M. Lagardelle donne comme conclusion à sa grande colère :

Au dessous de l’appareil gouvernemental, à l'abri des institutions politiques, loin des regards des politiciens et des pontifes de la Sorbonne, la société française produit lentement et en silence ses propres organismes, expression de sa vitalité et de son autonomie, et négation de l'ancienne politique démocratique comme de l'ancienne religion judéo-maçonnique.

Les viii.