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GRANDES RECTIFICATIONS SORÉLIENNES


LETTRE DE RENÉ DE MARANS


Fleurines, le 25 mai 1912.
Mon cher ami,

Je ne puis, vous le savez, me rendre à Paris pour assister à la réunion d’après-demain. Vous voudrez bien m’excuser auprès de nos amis et exprimer particulièrement à M. Vincent mon vif regret, de ne point entendre sa conférence et de ne pouvoir faire sa connaissance. J’espère vivement qu’une autre occasion se présentera.

Je m’en voudrais cependant de ne point être présent au milieu de vous, au moins par l’esprit et le cœur, pour m’associer a l’hommage que le « Cercle Proudhon » va rendre à notre maître Georges Sorel.

Vous verrez, me disait, en 1903. un éminent démocrate-chrétien chez lequel je fréquentais alors, après avoir lu l’article d’un des principaux collaborateurs du Mouvement Socialiste. vous verrez que ces gens-là finiront par rejoindre l’Action Française. Rejoindre n’était pas le terme propre, mais la haine est perspicace et ce que mon interlocuteur redoutait, en le désignant d’un terme incorrect, est maintenant un fait.

Cet hommage rendu à Georges Sorel au Café de Flore où est née l’Action Française, par un groupe qui s’appelle « Cercle Proudhon » et qui comprend à la fois des membres de l’Action Française et d’anciens collaborateurs du Mouvement Socialiste, et non des moindres, est bien un grand événement et qui intéresse, au premier titre, l’histoire de la pensée contemporaine.