Page:Cahiers du Cercle Proudhon, cahier 3-4, 1912.djvu/54

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nous en laissons quelques-unes dans l’ombre qui leur convient. Mais il en est une que nous devons détruire : c’est celle qui est allée échouer sur les bas-fonds de la Revue de Métaphysique et de Morale, où le secrétaire de la rédaction l’a recueillie avec une bienveillance excessive. Elle concerne l’histoire du Cercle. C’est une fable absurde, que nous ne reproduirons pas. Mais pour éviter qu’elle prenne corps, nous rappellerons encore, bien qu’il nous en coûte de donner à ces faits une importance qu’ils n’ont pas, l’exacte histoire de la fondation du Cercle : En Mars 1911, Henri Lagrange me dit l’extrême utilité que présenterait un Cercle d’études où les nationalistes poursuivraient selon leurs méthodes l’étude de l’économie : Lagrange développa le projet qu’il avait fait et nous cherchâmes ensemble les noms de ceux de nos amis que nous pourrions prier de se joindre à nous. Restait à donner un nom au Cercle. Je proposai celui de Proudhon. Voilà, très exactement, l’origine du Cercle. Il s’agissait d’un Cercle fondé par des nationalistes et pour des nationalistes. Au cours de l’été 1911, l’idée première se transforma, et le Cercle devint commun aux nationalistes et aux anti-démocrates, dits « de gauche ». Ce qui suivit est connu par ce que nous avons publié.

D’autres légendes ont circulé, mais dans les salons conservateurs. Il en est qui sont trop misérables pour que nous songions à nous en occuper ici. Mais nous en connaissons une qui est d’un joyeux comique : nous avons été accusés de faire de l’anticapitalisme avec l’argent des capitalistes, dont on a donné les noms. Fort heureusement lesdits capitalistes n’étaient même pas nos abonnés, ce qui simplifiait la réponse que nous pouvions faire à ces histoires. Avouons que nous n’avons pas été fâchés d’entendre ce bruit, qui nous faisait quelque honneur. Ce ne serait pas si sot que de faire de l’anticapitalisme, au sens strict où on l’entendait, avec l’argent des capitalistes, et j’avoue, pour ma part, que je trouverais cette combinaison plus honorable que celle qui consiste à soutenir le capitalisme, sous l’apparence du socialisme, avec les souscriptions des prolétaires. Mais la question n’est pas là. Ce bruit tendancieux veut créer une équivoque que nous ne voulons pas laisser subsister. Cela