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notre première année

Elle n’est pas déterminée par un intérêt de classe, mais par le souci de l’intérêt national. En tout cas, voilà une des principales raisons d’être du Cercle Proudhon : préparer, entretenir, développer un état d’esprit qui fasse naître, ou fasse reconnaître, ou fortifie les institutions qui, dans l’économie, devront défendre le sang français contre l’or, même contre l’or français.

Pourquoi le Cercle Proudhon a été fondé. — On comprendra que, dans ces conditions, le Cercle Proudhon ait été fondé en vue de l’avenir. Dès que, dans nos conversations, dans nos premières réunions, a été précisée la tâche que nous nous assignions, nous avons vu clairement que notre tâche était toute de préparation. Expliquons-nous ; quoi que nous fussions, syndicalistes, républicains fédéralistes ou nationalistes, nous avons été tous d’accord pour reconnaître qu’il n’y a absolument rien à organiser de durable dans le régime politique actuel. Il faudrait être fou à lier pour croire que l’on pourra se syndiquer, se fédérer et demeurer indépendant ou même vivre avec quelque force dans la plouto-démocratie où nous sommes. Tout ce qui peut exister, c’est, dans chaque corps, dans chaque région, une petite phalange héroïque qui prépare l’avenir et batte en brèche les agents de l’État démocratique. Tout ce que l’on peut faire, dans l’économie, c’est répandre le désir d’association, c’est fournir de raisons, d’arguments, de documents, de lumières, de passions les phalanges qui luttent sur tous les points du territoire ; les appeler à se reconnaître ; travailler à faire cesser certains antagonismes artificiellement créés par la démocratie. Ce travail fait, au jour de la solution politique (royale pour ceux d’entre nous qui sont d’Action française, x pour les autres, — qui d’ailleurs nous laisseront libres), le pays se « hérisse de libertés », et nous reprenons notre place pour continuer nos luttes, non plus cette fois en fonction du salut national, mais en fonction du salut de nos corps particuliers.

Sujets, non partisans. — Ceci demande, je crois, quelques