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Page:Cahiers du Cercle Proudhon, cahier 3-4, 1912.djvu/59

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notre première année

nationale, la police générale, l’exercice régulier de la politique extérieure, et les peut seul assurer ; 2o il assure contre la ploutocratie l’indépendance de l’État, et la peut seul assurer ; 3o il assure l’instauration et la durée des républiques régionales, syndicales, communales, etc., et les peut seul assurer[1].

II. Mais là, cette affirmation s’arrête[2] : 1o le ligueur d’Action française, en tant que ligueur d’Action française, s’abstient de juger les organisations professionnelles, etc., leur tactique, leur avenir : l’Action française pose, par exemple, l’autonomie des associations ouvrières ; il n’appartient à aucun ligueur, en tant que ligueur, de faire la critique du plus pur syndicalisme révolutionnaire ; la critique faite par Valois de « l’atelier libre » était évidemment fâcheuse ; 2o hors de la ligue qui n’a qu’un objet : instaurer le Roi pour les trois raisons énoncées plus haut, chaque ligueur va reprendre sa place, selon sa qualité, dans la lutte ouvrière ou au syndicat patronal, dans la région ou dans la commune[3].

III. 1o Le maintien de leurs libertés, les républiques, très armées, sauraient l’exiger, au besoin, même, contre l’État royal : il serait normal et tout à fait à l’exemple de l’ancien régime — qu’elles aient à maintenir l’État royal dans ses limites, encore que la monarchie, de tous les régimes, s’affirme le mieux placé pour respecter les libertés réelles et les autonomies ; 2o que si, à de certains moments, les républiques faisaient du désordre, l’État royal aurait évidemment le désir d’intervenir, les associations de le repousser : l’État tend toujours à sortir de ses limites, les républiques tendent toujours à faire ces limites, non seulement de plus en plus précises, mais de plus en plus étroites ; c’est cet antagonisme nécessaire qui, toujours, fit l’équilibre.

IV. On vous demande « si l’armée, en monarchie, interviendrait dans les grèves violentes » : question qui n’a point de sens ! L’État

  1. 1o La démocratie ne peut décentraliser ; 2o on critique le fédéralisme absolu.
  2. Une recherche, cependant, s’impose : la recherche de la fonction nationale de chacune des classes, de chacun des organismes particuliers, par l’observation des réalités présentes.
  3. L’argument qu’on a tiré de l’existence de royalistes qui sont des capitalistes ne saurait donc avoir aucune valeur.