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Page:Cailhava de l’Estandoux - L’égoïsme, 1777.djvu/119

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COMÉDIE

Il est mon vrai portrait ; tout le monde le dit.
Qu’il m’a coûté de soins quand il était petit !
Les meres rarement se donnent tant de peine.
Mais moi…

POLIDOR.

Mais moi…Ramenez-vous sans cesse sur la scène ;
Parlez-nous bien de vous, de vous, & puis de vous.

Madame FLORIMON.

Moi ! quelle fausseté !

POLIDOR.

Moi ! quelle fausseté ! Vous vous moquez de nous.
Ne vous citez-vous pas depuis une heure entière ?

Madame FLORIMON.

C’est me calomnier d’une étrange manière[1].

POLIDOR.

Le moyen d’y tenir ! Voilà l’autre qui dort.

Madame FLORIMON.

C’est qu’il compte sur moi.

POLIDOR.

C’est qu’il compte sur moi.Le trait est par trop fort.

  1. Accusez-moi plutôt de singularité,
    Pour avoir constamment fui la célébrité.
    J’imaginai cent fois, au printems de ma vie,
    Des modes que Paris aimoit à la folie,
    Et ne voulus jamais qu’on leur donnât mon nom :
    C’est pourtant le moyen de se faire un renom.
    L’inventeur d’un chapeau, d’un pouf, d’une voiture,
    Du tems & de l’oubli brave à jamais l’injure.

    POLIDOR.

    Quel bavardage !… Allons, voilà l’autre qui dort, &c.